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Bail 3/6/9 après les 9 ans : Tout savoir sur vos droits

Votre bail commercial 3/6/9 arrive au terme de ses 9 années ? Vous vous demandez ce qui va se passer maintenant ? Que vous soyez locataire ou propriétaire, cette échéance représente un moment clé qui va déterminer l’avenir de votre relation commerciale.

Vous n’êtes pas seul dans cette situation. Chaque année, des milliers de commerçants et de bailleurs se retrouvent face à cette question cruciale : faut-il renouveler le bail, le résilier, ou laisser faire la tacite prolongation ?

La vérité, c’est que cette période peut rapidement devenir un casse-tête si vous ne maîtrisez pas vos droits et obligations. Entre les délais à respecter, les formalités à accomplir et les conséquences financières à anticiper, il y a de quoi s’y perdre.

Heureusement, après avoir épluché le code de commerce et analysé les situations les plus courantes, nous avons rassemblé dans cet article tout ce que vous devez savoir pour aborder sereinement cette étape. Vous allez découvrir vos options, comprendre les procédures et éviter les pièges qui coûtent cher.

Que se passe-t-il à l’échéance des 9 ans ?

Quand votre bail commercial arrive au terme de ses 9 années, trois scenarios sont possibles. Contrairement à ce que beaucoup pensent, le contrat ne s’arrête pas automatiquement à cette date.

Le premier scenario : le renouvellement du bail. Cela peut venir du locataire qui en fait la demande, ou du propriétaire qui propose une offre de renouvellement. Dans ce cas, un nouveau bail de 9 ans minimum se met en place, avec éventuellement de nouvelles conditions.

Le deuxième scenario : la résiliation du bail. Le bailleur peut donner congé au locataire, mais attention, ce n’est pas si simple. Il doit respecter des formes précises et, dans la plupart des cas, verser une indemnité d’éviction. Le locataire peut aussi décider de partir en donnant son congé.

Le troisième scenario, et c’est le plus fréquent : la tacite prolongation. Si aucune des parties ne fait de démarche spécifique avant l’échéance, le bail continue automatiquement dans les mêmes conditions. Cette situation peut durer des années si personne ne bouge.

Scenario Qui peut l’initier Conséquences
Renouvellement Locataire ou bailleur Nouveau bail 9 ans minimum
Résiliation Locataire ou bailleur Fin du bail + indemnité possible
Tacite prolongation Aucune action Continuation aux mêmes conditions

Cette tacite prolongation n’est pas un nouveau bail de 9 ans. C’est plutôt une période transitoire où chaque partie peut mettre fin au contrat en respectant un préavis de 6 mois.

Le droit du locataire au renouvellement : conditions et formalités

En tant que locataire, vous bénéficiez d’un droit au renouvellement de votre bail commercial, mais ce droit n’est pas automatique. Vous devez remplir certaines conditions et respecter des formalités précises.

Première condition : être immatriculé au RCS ou au RNE (Répertoire national des entreprises). Cette immatriculation doit être effective depuis au moins 3 ans. Si vous avez créé votre entreprise après la signature du bail, pas de panique, cette condition reste remplie.

Deuxième condition : exploiter effectivement votre fonds de commerce depuis au moins 3 ans. Attention, il ne suffit pas d’être présent dans les lieux, il faut vraiment exercer une activité commerciale. Un local utilisé uniquement comme bureau ou entrepôt ne compte pas.

Pour demander le renouvellement, vous devez envoyer votre demande dans les 6 mois qui précèdent l’échéance du bail. Cette demande doit impérativement être faite par lettre recommandée avec accusé de réception ou par acte de commissaire de justice.

Votre demande doit mentioner plusieurs éléments obligatoires :

  • L’indication que vous demandez le renouvellement
  • Le prix que vous proposez pour le nouveau bail
  • La durée souhaitée (minimum 9 ans)
  • Toute modification des conditions que vous souhaitez

Une fois votre demande envoyée, le bailleur dispose de 3 mois pour vous répondre. S’il ne répond pas dans ce délai, c’est considéré comme un accord de sa part aux conditions que vous avez proposées.

S’il refuse votre demande, il doit motiver son refus et, sauf exception, vous verser une indemnité d’éviction. Cette indemnité correspond généralement à la valeur de votre fonds de commerce ou de votre droit au bail.

L’offre de renouvellement et le congé par le bailleur

Du côté du propriétaire, deux options s’offrent à lui : proposer un renouvellement ou donner congé au locataire. Dans les deux cas, des formalités strictes doivent être respectées.

Si le bailleur souhaite renouveler le bail, il peut faire une offre de renouvellement. Cette offre doit être envoyée au locataire par lettre recommandée avec accusé de réception ou par acte de commissaire de justice, dans les 6 mois qui précèdent l’échéance.

L’offre doit préciser :

  • La durée du nouveau bail (minimum 9 ans)
  • Le montant du loyer proposé
  • Les conditions du renouvellement
  • Toute modification par rapport au bail actuel

Le locataire dispose ensuite de 3 mois pour accepter ou refuser cette offre. S’il ne répond pas, c’est considéré comme un refus.

Si le bailleur préfère donner congé, il doit également respecter des formes précises. Le congé doit être notifié par acte de commissaire de justice ou par lettre recommandée, avec un préavis de 6 mois minimum.

Mais attention, donner congé à un locataire commercial n’est pas gratuit. Sauf motif grave et légitime, ou dans certains cas exceptionnels, le bailleur devra verser une indemnité d’éviction au locataire.

Les motifs graves et légitimes sont rares et doivent être prouvés. Il peut s’agir par exemple d’un détournement de clientèle, de troubles de voisinage répétés, ou de la non-exploitation du fonds de commerce.

Tacite prolongation : effets juridiques et risques

La tacite prolongation se met en place automatiquement si aucune des parties ne fait de démarche avant l’échéance du bail. Cette situation est très courante, mais elle comporte des risques qu’il faut connaître.

Pendant la tacite prolongation, le bail continue aux mêmes conditions que précédemment. Le loyer reste inchangé, les clauses du contrat original s’appliquent toujours, et les deux parties conservent leurs droits et obligations.

Cependant, cette période présente une différence majeure : chaque partie peut mettre fin au bail avec un préavis de 6 mois seulement. Contrairement au bail initial où le locataire était engagé pour 9 ans (sauf résiliation triennale), la tacite prolongation offre plus de flexibilité.

Pour mettre fin à la tacite prolongation, la partie qui souhaite partir doit envoyer un congé par lettre recommandée avec accusé de réception ou par acte de commissaire de justice. Ce congé prend effet au dernier jour d’un trimestre civil et après expiration du délai de 6 mois.

Le risque principal pour le locataire ? Si le bailleur donne congé pendant la tacite prolongation, il n’a généralement pas à verser d’indemnité d’éviction. Cette protection disparaît progressivement après l’échéance des 9 ans.

Pour le bailleur, le risque est différent : tant que la tacite prolongation dure, il ne peut pas réviser le loyer selon les indices de référence. Et si la prolongation dépasse 12 ans depuis la signature initiale, des règles particulières s’appliquent pour la révision du loyer.

Le loyer au renouvellement : révision, indices et déplafonnement

Au moment du renouvellement, la question du montant du nouveau loyer devient centrale. Le code de commerce prévoit des règles précises pour encadrer cette révision, avec des mécanismes de protection pour le locataire.

Le principe de base : le loyer du bail renouvelé peut être révisé, mais dans certaines limites. Cette révision s’appuie sur l’évolution des indices de référence : l’ILC (Indice des loyers commerciaux) ou l’ILAT (Indice des loyers des activités tertiaires) selon l’activité exercée.

Concrètement, si votre bail a été signé il y a 9 ans avec un loyer de 2 000 € par mois, et que l’indice de référence a progressé de 20% sur cette période, le nouveau loyer ne pourra pas dépasser 2 400 € par mois (sauf exceptions).

Activité Indice de référence Évolution moyenne annuelle
Commerce de détail ILC 1,5% à 2,5%
Activités tertiaires ILAT 1% à 2%
Artisanat/industrie ILC 1,5% à 2,5%

Mais attention, il existe une exception majeure : le déplafonnement après 12 ans. Si votre bail initial date de plus de 12 ans (en comptant les éventuelles tacites prolongations), le bailleur peut demander un loyer correspondant à la valeur locative réelle du local.

Cette valeur locative est déterminée selon plusieurs critères :

  • L’emplacement du local
  • La qualité de la construction
  • Les commerces environnants
  • L’état du marché immobilier local
  • Les prix pratiqués dans le secteur

Le déplafonnement peut représenter une augmentation considérable du loyer. Il n’est pas rare de voir des hausses de 50%, 100% ou plus dans certains secteurs dynamiques.

Cependant, même en cas de déplafonnement, l’augmentation ne peut pas être brutale. Elle doit être étalée sur la durée du nouveau bail, avec une progression annuelle limitée.

Indemnité d’éviction : calcul, exceptions et contestation

L’indemnité d’éviction est l’une des protections les plus importantes du locataire commercial. Quand un bailleur refuse de renouveler le bail, il doit généralement verser cette indemnité qui peut représenter des sommes importantes.

Le principe est simple : si vous exploitez un fonds de commerce depuis plus de 3 ans et que le propriétaire vous refuse le renouvellement, vous avez droit à une réparation financière. Cette indemnité vise à compenser le préjudice lié à la perte de votre emplacement commercial.

Le montant de l’indemnité correspond généralement à :

  • La valeur du fonds de commerce, si vous en êtes propriétaire
  • La valeur du droit au bail, si vous êtes locataire
  • Les frais de déménagement et de réinstallation
  • La perte de clientèle liée au changement d’emplacement

Cette évaluation prend en compte le chiffre d’affaires, les bénéfices, l’emplacement, la clientèle et tous les éléments qui donnent de la valeur à votre activité commerciale.

Cependant, le bailleur peut échapper à cette obligation dans certains cas précis :

Motif grave et légitime contre le locataire : détournement de clientèle, sous-location interdite, non-paiement des loyers, troubles de voisinage graves et répétés. Ces motifs doivent être prouvés devant le tribunal.

Démolition ou reconstruction de l’immeuble pour un motif légitime et sérieux. Le bailleur doit alors proposer un local équivalent ou verser l’indemnité d’éviction.

Non-exploitation du fonds de commerce depuis plus de 3 ans. Si le local n’est pas utilisé pour l’activité commerciale prévue, le droit au renouvellement peut être perdu.

Si vous contestez le refus de renouvellement ou le montant de l’indemnité proposée, vous disposez de 2 ans à compter de la réception du congé pour saisir le tribunal judiciaire. Passé ce délai, vous perdez définitivement vos droits.

Les tribunaux sont généralement favorables aux locataires dans ces litiges, mais les procédures peuvent être longues et coûteuses. Une expertise amiable est souvent préférable pour éviter les frais et les délais.

Cas particuliers : cession, travaux et situations spécifiques

Certaines situations particulières peuvent compliquer la gestion de l’échéance des 9 ans. Ces cas spécifiques méritent une attention particulière car ils peuvent faire perdre le droit au renouvellement ou modifier les conditions d’application des règles générales.

La cession du fonds de commerce est l’un de ces cas délicats. Si vous avez acquis un fonds de commerce en cours de bail, vous pouvez bénéficier du droit au renouvellement sous certaines conditions.

Si la cession a eu lieu dans les 6 premières années du bail, le nouveau locataire hérite automatiquement du droit au renouvellement. Si la cession intervient après 6 ans, il faut que la durée d’exploitation du cédant et du cessionnaire atteigne ensemble au moins 3 ans au moment de l’échéance.

La cession du droit au bail seul (sans le fonds de commerce) est plus délicate. Dans ce cas, le nouveau locataire doit exploiter effectivement un fonds de commerce pendant 3 ans pour acquérir le droit au renouvellement.

Les travaux d’amélioration ou de mise aux normes peuvent également justifier un refus de renouvellement, mais sous conditions strictes. Le bailleur doit prouver que les travaux sont nécessaires, notamment pour la sécurité ou la salubrité, et qu’ils ne peuvent pas être réalisés en présence du locataire.

Si les travaux durent moins de 3 mois, le bailleur doit proposer un local de remplacement. Si ils durent plus longtemps ou si aucun local de remplacement n’est possible, l’indemnité d’éviction reste due.

La copropriété commerciale crée aussi des situations particulières. Si l’immeuble fait l’objet d’une démolition ou de gros travaux votés par l’assemblée générale des copropriétaires, le bailleur peut donner congé sans indemnité d’éviction, mais il doit respecter une procédure spécifique.

Les baux dérogatoires (de moins de 9 ans sans tacite reconduction) ne donnent pas droit au renouvellement. Si votre bail entre dans cette catégorie, vous n’avez aucune protection à son échéance.

Démarches pratiques et modèles de documents

Pour naviguer sereinement dans les procédures liées à l’échéance de votre bail commercial, il faut maîtriser les aspects pratiques : quels documents utiliser, comment respecter les délais, où s’adresser en cas de litige.

Pour demander le renouvellement de votre bail en tant que locataire, votre lettre doit contenir plusieurs mentions obligatoires. Voici les éléments indispensables :

L’objet de la lettre doit clairement indiquer qu’il s’agit d’une demande de renouvellement du bail commercial. Mentionnez les références du bail initial (date de signature, durée, description du local).

Proposez un montant de loyer pour le nouveau bail. Vous pouvez vous baser sur l’évolution des indices de référence ou proposer le maintien du loyer actuel si vous estimez qu’il correspond au marché.

Indiquez la durée souhaitée pour le nouveau bail (minimum 9 ans) et précisez si vous souhaitez modifier certaines clauses du contrat actuel.

Cette demande doit être envoyée entre 6 mois et la date d’échéance du bail, par lettre recommandée avec accusé de réception ou par acte de commissaire de justice.

Si vous êtes bailleur et souhaitez donner congé à votre locataire, votre notification doit respecter des formes précises :

  • Préavis de 6 mois minimum avant l’échéance du bail
  • Notification par acte de commissaire de justice ou lettre recommandée
  • Motivation du congé (reprise pour usage personnel, démolition, motif grave, etc.)
  • Proposition d’indemnité d’éviction si elle est due

Les délais à retenir sont cruciaux pour éviter de perdre ses droits :

Action Délai Point de départ
Demande de renouvellement (locataire) 6 mois Avant échéance du bail
Réponse du bailleur 3 mois Après réception de la demande
Congé du bailleur 6 mois Avant échéance du bail
Contestation en justice 2 ans Après réception du refus

En cas de tacite prolongation, chaque partie peut donner congé avec un préavis de 6 mois. Ce congé prend effet au dernier jour d’un trimestre civil suivant l’expiration du délai de préavis.

Pour contester un refus de renouvellement ou une proposition d’indemnité d’éviction que vous jugez insuffisante, vous devez saisir le tribunal judiciaire dans un délai de 2 ans. Il est recommandé de faire appel à un avocat spécialisé en droit commercial pour ces procédures.

Questions fréquentes sur le bail 3/6/9 après 9 ans

Que se passe-t-il si je ne fais rien à l’échéance des 9 ans ?

Si aucune des parties ne fait de démarche particulière, le bail continue automatiquement en tacite prolongation. Vous restez dans les lieux aux mêmes conditions, mais chaque partie peut alors donner congé avec un préavis de 6 mois seulement. Cette situation peut durer indéfiniment tant que personne ne souhaite y mettre fin.

Puis-je demander le renouvellement même si j’ai moins de 3 ans d’exploitation ?

Non, le droit au renouvellement nécessite une exploitation effective du fonds de commerce depuis au moins 3 ans et une immatriculation au registre du commerce. Sans ces conditions, le bailleur peut refuser le renouvellement sans verser d’indemnité d’éviction.

Comment est calculée l’indemnité d’éviction ?

L’indemnité d’éviction correspond généralement à la valeur du fonds de commerce ou du droit au bail. Cette évaluation prend en compte le chiffre d’affaires, les bénéfices, l’emplacement, la clientèle et tous les éléments incorporels de l’entreprise. Une expertise contradictoire est souvent nécessaire pour déterminer le montant exact.

Le bailleur peut-il augmenter le loyer librement au renouvellement ?

Non, l’augmentation du loyer est plafonnée par l’évolution des indices (ILC ou ILAT) sauf si le bail date de plus de 12 ans. Dans ce cas, le bailleur peut demander un loyer correspondant à la valeur locative réelle, mais l’augmentation doit être étalée sur plusieurs années.

Combien coûte un renouvellement de bail commercial ?

Les coûts incluent les frais de rédaction du nouveau bail (avocat, notaire), les éventuels droits d’enregistrement, et les frais de commissaire de justice si nécessaire. Comptez généralement entre 500 € et 2000 € selon la complexité du dossier. Si une expertise est nécessaire pour fixer le loyer, les coûts peuvent être plus importants.

Que se passe-t-il après 12 ans de bail ?

Après 12 ans depuis la signature initiale du bail, le déplafonnement du loyer devient possible. Le bailleur peut alors demander un loyer correspondant à la valeur locative réelle du local, ce qui peut représenter une augmentation importante. Cette révision doit néanmoins être étalée sur la durée du nouveau bail.

Comment prolonger un bail 3/6/9 existant ?

Pour prolonger votre bail, vous devez faire une demande de renouvellement par lettre recommandée ou acte de commissaire de justice dans les 6 mois précédant l’échéance. Si le bailleur accepte, un nouveau bail de 9 ans minimum sera signé. S’il refuse, il devra généralement verser une indemnité d’éviction, sauf motif grave et légitime.

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